Salut Reader,

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Il est là, devant moi, concentré.
Il essaye d’ouvrir une bouteille de jus. Le bouchon ne bouge pas. Il force. Ça résiste. Il me la tend.

Je le regarde, je souris :

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Il insiste, puis il lâche, un peu déçu :

Il attrape le torchon. Il entoure le goulot. Il s’applique. Ça ne vient toujours pas.

Et là, dans ma tête, quelque chose se réveille.

Je le regarde et je me vois.

Petit. Trop petit. Un peu en retard sur les autres. Une cible facile.

Je revois ces moments au collège où je prenais des coups, sans savoir comment répondre. Où la seule solution, ça a été de me construire une force. Pas seulement physique, mais mentale.

C’est le rugby qui m’a sauvé.

Pas parce qu’il m’a rendu costaud — pas tout de suite — mais parce qu’il m’a permis d’exister dans un groupe, de comprendre que j’avais des qualités à moi. Une vision du jeu, de la vitesse, de la stratégie.

Et petit à petit, j’ai repris confiance. Et un jour, je me suis défendu. Pour la première fois.

Pas en frappant plus fort.

Mais en sachant que j’en étais capable.

Et ce jour-là, le harcèlement s’est arrêté.

Alors aujourd’hui, devant ce petit bouchon de bouteille, je vois plus qu’un bouchon. Je vois une scène fondatrice. Un moment où je peux lui transmettre un truc essentiel.

Je lui dis :

Et je lui demande de faire 10 pompes et 10 abdos.

Pas en mode “papa coach militaire”.

Pas pour le pousser à devenir un dur à cuire.

Mais pour qu’il sente que quand il rencontre une difficulté, il peut s’activer, chercher en lui une solution. Mettre son corps en mouvement. Mobiliser ses ressources.

Pendant qu’il fait ses pompes, le dos tourné, je prends la bouteille… et je triche un peu.

Je dévisse le bouchon… juste un tout petit peu. 🤏

Il revient. Je lui tends la bouteille :

Il tourne. Ça s’ouvre.
Ses yeux s’illuminent :

Et là, je lui dis simplement :

J’ai rien dit de plus. J’ai juste planté une graine.
​Une graine qui dit que, parfois, on y arrive pas encore.

Mais qu’en bougeant, en essayant, en cherchant, en grandissant… on finit par réussir.
Pas toujours tout seul. Mais toujours avec ses propres ressources.

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​Et ce que je sais, c’est que même un simple effort physique, n’importe lequel, va connecter un peu plus le cerveau et les muscles.​
Et que cette connexion, répétée dans le temps, ça s’appelle de la force.​
Pas juste des biceps. Mais une force de vie.

Alors si un jour, comme moi, mon fils est confronté à la violence, à l’exclusion, ou au doute, je veux qu’il sache répondre.

Pas seulement avec ses bras.
Mais avec sa tête.
Avec ses mots.
Avec sa capacité à s’adapter, à s’affirmer, à faire confiance à ce qu’il est.

Alors oui, parfois, un bouchon de bouteille, c’est pas qu’un bouchon.

C’est une belle occasion d’apprendre à devenir plus fort. À sa façon.

Et moi, en tant que père, c’est tout ce que j’ai envie de lui transmettre.

À bientôt,

Greg 😘