Salut Reader,

Ce matin, ma fille est venue me voir avec cette phrase que tous les parents connaissent trop bien :

Pendant longtemps, ces mots me faisaient culpabiliser.

Comme si je n’étais pas un père “assez bon” pour leur proposer des activités, des jeux, des occupations dignes de ce nom.

Alors, je me mettais en quête d’idées :

• un jeu,
• un bricolage,
• une sortie.

N’importe quoi pour remplir ce vide.

Mais un jour, j’ai eu un flash.

Je me suis souvenu de moi, gamin. De ces après-midis à traîner sans but, à empiler des cailloux, à inventer des histoires dans ma tête, à redécouvrir un vieux carton dans le grenier.

L’ennui, en réalité, c’était un laboratoire. Un espace brut, silencieux, où l’imaginaire pouvait enfin respirer.

Alors, j'ai changé de regard.

Et si, quand mes enfants me disaient « je m’ennuie », ils ne me demandaient pas de les divertir… mais m’invitaient à leur laisser de l’espace ?

Et si leur ennui n’était pas un échec de mon rôle de parent… mais une opportunité précieuse ?

Ce matin, donc, ma fille m’a dit une première fois :

Je lui ai simplement répondu :

Pas de proposition. Pas d’animation improvisée. Juste… rien.

Dix minutes plus tard, elle était avec son frère, en train de taper sur des poubelles et des bols comme si leur vie en dépendait.

Ils avaient même écrit le nom des notes sur chaque « cymbale » de leur batterie de fortune.

Ça faisait trente minutes qu’ils jouaient un concert imaginaire à guichets fermés dans le salon.

Moralité ?

Quand nos enfants s’ennuient, ce n’est pas forcément un vide à combler.

C’est parfois un vide à protéger.

Un espace à garder intact pour qu’eux-mêmes le remplissent.

Avec du bruit, des idées, de la création.
Avec eux-mêmes.

Et si, en réalité, un enfant qui s’ennuie…
C'était le signe que vous avez réussi quelque chose d’important :

Lui offrir un terrain de jeu invisible, mais fertile ?

À méditer.

À mercredi prochain,

Greg 😘